La Grande-Motte, ville balnéaire du sud de la France, est un témoignage de l'urbanisme moderne et de l'innovation architecturale. Conçue dans les années 1960 par l'architecte visionnaire Jean Balladur, elle a été conçue comme une station balnéaire utopique et un paradigme de la vie contemporaine qui harmonise les loisirs, la nature et la fonctionnalité urbaine.
La création de La Grande-Motte s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large du gouvernement français visant à faire du littoral du Languedoc-Roussillon une destination touristique dynamique. Le plan directeur de Balladur était révolutionnaire : des structures pyramidales saisissantes, des espaces verts luxuriants et un aménagement qui facilitait la circulation des piétons et des cyclistes, réduisant ainsi la dépendance à l'égard de l'automobile. Inspiré par les pyramides mayas de Teotihuacan et les courbes de béton blanc de Brasilia, Balladur a réussi à combiner la géométrie pyramidale de l'architecture moderne avec les dunes côtières et les montagnes des Cévennes. Cette conception architecturale frappante répond à l'essor de l'industrie touristique et met l'accent sur un cadre de vie durable. L'architecte paysagiste Pierre Pillet a également conçu un réseau forestier environnant de trente mille arbres.
Au cours des cinquante dernières années, La Grande-Motte a subi une usure importante. Aujourd'hui, la ville fait l'objet d'un réaménagement majeur, mené par Leclercq Associés, dans le but de préserver le patrimoine architectural unique de la ville tout en modernisant ses installations pour répondre aux normes modernes de durabilité et de résilience.
Le projet de réaménagement de la ville-port vise à renforcer l'activité économique autour du tourisme, du nautisme et de la plaisance, à moderniser les espaces publics, à améliorer la mobilité et à intégrer les enjeux du changement climatique et de la préservation de l'environnement littoral. La Grande-Motte a également pour ambition de devenir une ville à part entière tout au long de l'année, en interaction avec les territoires voisins du Pays de l'Or de l'agglomération montpelliéraine.
Le projet de 3 hectares est doté d'un budget de 6,5 millions d'euros (hors TVA et extensions commerciales). Les principales améliorations urbaines comprennent : une digue piétonne élargie et allongée, un port agrandi avec une promenade, la réduction du réseau routier pour laisser la place aux piétons et aux cyclistes, le déplacement de certains parkings à l'entrée de la ville, des plantations d'arbres supplémentaires et de nouveaux logements familiaux. Le projet double les zones piétonnes, ajoute 400 places d'amarrage au port et fournit des logements pour 1 200 résidents supplémentaires, tout en maintenant le haut niveau de verdure de la ville.
Il fallait aussi pouvoir répondre aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. La plantation de 245 arbres à feuilles caduques et la transplantation de cinquante palmiers est une première solution. Cet équilibre s'accompagne d'une approche réfléchie de l'ensoleillement de ces espaces publics. La morphologie urbaine existante et planifiée donne lieu à des espaces ensoleillés en hiver, des espaces ombragés toute l'année et des îlots de fraîcheur urbains.
Les espaces publics revitalisés accueillent désormais des promenades, des joggings quotidiens et des événements annuels tels que des foires et des festivals nautiques. La largeur de la jetée permet d'inclure des sièges, des structures d'ombrage géométriques colorées, un marché et la création de places et d'espaces d'activité liés au centre-ville. Au crépuscule, les mâts d'éclairage illuminent doucement les quais, créant un effet de scène urbaine, tandis que l'éclairage piétonnier met en valeur les formes inspirées des caractéristiques architecturales des bâtiments environnants. Les rénovations paysagères prolongent la vision globale du site de Jean Balladur, du design du mobilier aux motifs et textures des sols.